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Curieux destin que celui du Dragon. Toujours populaire chez les amateurs, il l'est beaucoup moins au plus haut niveau : Kasparov, qui lui dût son triomphe contre Anand, ne l'employa plus jamais par la suite et Tiviakov, qui fut son dernier soutien notable, semble l'avoir - comme Tony Miles naguère - abandonné après quelques taules mémorables. Il faut dire que l'ouverture est... complexe (Rowson, critiquant l'ouvrage dans New in Chess, rappelle la plaisanterie du joueur qui envisageait de se mettre à la jouer mais préféra finalement apprendre trois langues étrangères à la place...). Ce qui, au passage, répond à la question évidente : y avait-il vraiment besoin d'un deuxième bouquin de ce genre, alors que le Winning with the Dragon de Chris Ward reste un des meilleurs guides d'ouvertures jamais écrits? Celui-ci ne peut sans doute pas rivaliser avec son prédécesseur en termes de style et d'agrément de lecture, mais il est récent, copieux, et sérieusement fait - même si on peut trouver un poil chiche (16 pages) la place réservée à la cruciale variante 9.0-0-0 12.Fd4. Et de toute façon, comme déjà dit, un deuxième avis n'est sûrement pas de trop...